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Dans un article récent du FIGARO il est rapporté que d’ici trois ans, la nouvelle directive européenne sur le reporting extrafinancier entrera en vigueur.

 

Les lignes bougent sur le front de la responsabilité sociale et environnemantale des entreprises (RSE). Loin des formules marketing du début, les engagements des entreprises sont désormais mesurés et scrutés de près par la société civile. Depuis 2019, les grandes entreprises françaises doivent ainsi se soumettre à l’exercice de la déclaration de performance extrafinancière (DPEF). Les déclarations de 2022 incluront une taxonomie des activités vertes, c’est-à-dire qu’elles identifieront clairement la portion de l’activité des entreprises contribuant à l’atténuation du réchauffement climatique.

L’Union européenne prépare en parallèle la révision de sa directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui ambitionne de donner aux informations sur la durabilité des entreprises le même statut que les informations financières. Ce texte devrait déboucher sur une obligation, a priori à partir en 2024 ou 2025 pour toutes les grandes entreprises, de publier une batterie d’indicateurs harmonisés de leur performance écologique et sociale.

 

Afin d’aider les premiers concernés à préparer cette échéance, le gouvernement lance  sur le site impact.gouv.fr, une plateforme d’information interactive.

 

Cet outil est le fruit d’un travail de neuf mois mené en partenariat avec syndicats, patronat mais aussi plusieurs groupes volontaires (Accenture, LebonCoin, L’Oréal, Vivendi…) pour tester en amont le service. Il est destiné à évoluer au fur et à mesure des demandes et des entreprises.

 

Pour l’instant, elles peuvent découvrir une liste de 47 critères RSE, de l’exposition aux énergies fossiles au ratios d’équité dans les rémunérations en passant par le nombre d’administrateurs indépendants, et, surtout, s’entraîner à y répondre.

 

«Cette plateforme s’inscrit dans la volonté de l’Europe d’établir son propre référentiel de mesure de la performance extrafinancière qui corresponde à ses valeurs sociales et environnementales, explique Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable. Nous avons sélectionné des indicateurs qui ont beaucoup de chances d’être repris au niveau européen.» La directive européenne est en cours d’élaboration sur fond de tension entre deux visions: certains États plaident pour un alignement sur les pratiques américaines, d’autres, dont la France, défendent la nécessité d’établir une grille européenne ad hoc qui puisse refléter la spécificité sociale du Vieux Continent.

 

Quelle que soit l’issue du débat, les entreprises n’échapperont pas à ces nouvelles demandes de reporting. Nombreuses, par conviction personnelle ou conscientes de la sensibilité de leurs salariés et clients à ces questions, sont volontaires. Et même les plus réfractaires se convertissent peu à peu sous la pression sociale mais aussi des nouvelles réglementations nationales. La loi anti-gaspillage exige ainsi que les produits affichent un indice de réparabilité et bientôt de durabilité, tandis que que la loi climat introduit un affichage environnemental.

 

«Tout l’enjeu de cette plateforme est de faire de la pédagogie, d’aider les entreprises à se préparer à la future régulation. Grâce à ce site, elles vont disposer de ressources, d’un lieu d’échanges sur les bonnes pratiques, insiste Olivia Grégoire. Les ONG et les citoyens pourront aussi participer au débat car, dès juin, ils disposeront des données brutes des entreprises pionnières.» Bercy espère que 1000 entreprises de tailles et de secteurs différents publieront leurs données sur le site d’ici la fin de l’an

Selon la ministre, plusieurs États européens, dont la Grèce, la Suède, l’Italie ou encore l’Espagne, réfléchiraient à dupliquer l’initiative. «L’impact n’est plus un sujet de communication mais bien un levier au cœur de la compétitivité des entreprises. La plateforme Impact veut aider toutes les entreprises à prendre ce tournant», se félicite Olivia Grégoire.

Bénédicte Durand : «Le RSE, c’est avant tout du bon sens» – Regarder sur Figaro Live

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